Histoire du hip hop

Le hip-hop est un mouvement culturel, musical et artistique apparu aux États-Unis à New York, dans le South Bronx au début des années 1970. Originaire des ghettos noirs et latinos de New York, il se répandra rapidement dans l’ensemble du pays puis au monde entier au point de devenir une culture urbaine importante. La culture hip hop connaît plusieurs disciplines : le rap (ou MCing), le DJing, le break dancing (ou b-boying), le graffiti, le beatboxing. Ces disciplines, apparues avant le hip hop, seront intégrées dès la naissance du mouvement. C’est néanmoins par son expression musicale qu’il est le plus connu et, de ce fait, souvent réduit à celle-ci.

Cette expression musicale est elle-même souvent appelée tout entière rap, ce qui est là aussi un raccourci dans la mesure où ce terme ne s’applique qu’à la parole, scandée et saccadée, propre au MCing. La musique hip hop peut en effet revêtir plusieurs formes : ou bien se limiter aux seuls beats du DJ (disc jockey), auquel cas le terme de rap ne convient pas. Le terme rap, et encore moins le terme hip hop, ne peut s’appliquer au slam. Le slam n’ayant aucun rapport de près ou de loin avec le hip hop.

Origines du hip-hop

La musique hip-hop s’inscrit à la fois dans la continuité et la rupture avec la musique noire américaine. En continuité manifeste parce qu’elle est la lointaine héritière des complaintes sur les conditions de vie des Afro-américains dans le quartier du Bronx (work songs, negro spirituals), de la tradition de l’improvisation apparue avec le ragtime puis le jazz, et des dialogues musicaux (call and response).

Celle-ci est toutefois en rupture car elle n’est pas le fruit d’une évolution « naturelle » ou « organisée » du funk ou des autres influences citées, inventée par des musiciens confirmés au terme d’une recherche personnelle (comme ce fut le cas pour le passage du jazz, blues, gospel à la musique soul, et de la soul au funk) mais l’appropriation de ces musiques par une jeunesse noire défavorisée, urbaine, et surtout non-instrumentiste, en dehors des circuits habituels de la production musicale. Contrairement aux anciens styles de musique afro-américains qui ne témoignaient que de façon incidente ou détournée des conditions de vie de la communauté noire américaine, le hip hop se présente comme l’expression même de ces conditions de vie et se propose de « coller à la rue », c’est-à-dire de suivre les codes et relations qui règlent la vie des ghettos.

D’où l’inscription de cette musique dans l’ensemble culturel plus vaste mentionné plus haut, et l’attitude des hip-hoppers qui gardent le style vestimentaire de la rue (street-wear), le langage du ghetto (slang) et ses valeurs. D’où aussi, initialement, l’attachement des hip-hoppers à leur quartier (à travers la notion de représentation), qui se traduit, positivement, par un lien généralement solide avec les autres hip-hoppers issus du même lieu, exprimé par la formation de collectifs (crew, posse, squad, clan ou clique) ou des invitations à rapper sur un même morceau (featuring), et négativement, par une rivalité avec les hip-hoppers venus d’autres quartiers, s’exprimant quant à elle au mieux par une saine émulation, au pire par des tensions (diss) réglées dans les couplets eux-mêmes. Si cette division géographique du hip hop tend à perdre aujourd’hui de sa pertinence, au profit d’une division par « courants » et « valeurs », les procédés énumérés pour exprimer les relations entre hip-hoppers restent les mêmes. De fait, plus que pour d’autres genres musicaux, l’évolution du hip hop est indissociable de l’histoire des relations entretenues par ses différents acteurs, c’est-à-dire d’une certaine histoire de la rue américaine.

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La musique hip hop n’est cependant pas née en un jour. Son émergence est indissociable des Block Party, fêtes de quartiers organisées dans les rues des ghettos, où l’on fermait la rue à l’aide de barricades ou de voitures pour bloquer la circulation, et animée par un DJ (Disc Jockey) qui enchaînait les morceaux disco, rock et surtout funk sur lesquels les participants dansaient (dès le début quelques rares morceaux de rock comme le célèbre « The Mexican » de Babe Ruth faisait partie des playlists de Kool Herc cités plus loin). Seulement les danseurs se plaignaient que les morceaux ne duraient pas assez longtemps, et leur laissaient peu le temps de développer leur art. C’est de cette volonté de prolonger le beat que va naître la musique hip hop. Clive Campbell, fils d’immigré jamaïcain installé dans le quartier du South Bronx plus connu sous le pseudonyme de Kool Herc, est le premier à avoir l’idée de brancher deux tourne-disques (turntables) diffusant le même morceau en décalé de sorte que le rythme, donné par la batterie, soit rallongé.

L’usage du terme « musique » demeure très controversé selon certains mélomanes lorsqu’il s’agit de définir le hip hop. La raison est que contrairement aux autres genres musicaux (musique classique, blues, rock, jazz, etc.), le mouvement hip hop peut n’utiliser aucun instrument (tel que la batterie, la guitare, la flûte, le violon, etc). Des groupes tel The Roots sont pourtant réputés pour leur accompagnement instrumental organique. De plus sous l’influence de l’émission unplugged de MTV, de nombreux groupes ou artistes hip hop ont réalisé des concerts acoustique. Le hip hop a une popularité grandissante dans plusieurs pays, notamment en Amérique du nord.

Hip hop en France

La culture hip hop arrive en France en novembre 1982, environ dix ans après son apparition aux États-Unis, avec la tournée New York City Rap en Europe qui diffusa largement cette culture à l’extérieur. Le graffiti commence à se répandre à travers l’hexagone à partir de l’année 1983, et particulièrement à partir de l’été 1984, où les premières pièces apparaissent sur les quais de Seine, réalisées par les premiers tagueurs français Bando, Mode 2, les CTK et les BBC1. Dès 1983, les premiers breakers, jeunes parisiens aussi bien que banlieusards, se donnent rendez-vous place du Trocadéro à Paris et les premières soirées hip-hop se déroulent dans des clubs tels que le Bataclan, Chez Roger2. Le rap et le deejaying commencent dès lors leur ascension.

La culture hip hop est popularisée pour la première fois en France et répandue partout dans le pays grâce à l’animateur, DJ et musicien Sidney, dont l’émission H.I.P. H.O.P., diffusée sur TF1 de janvier à décembre 1984, est la première au monde entièrement hip hopNB 1,3. Il était également le premier animateur de télévision noir en FranceNB 2,4,NB 3, évènement d’une portée symbolique extraordinairement forte pour la culture hip hop mondiale.

DJ Dee Nasty et Lionel D donnent aussi impulsion à cette culture dans leur émission hip hop sur radio Nova, Deenastyle, mais surtout par l’organisation de fêtes sauvages (les « free jams », sorte de block parties à la française) au terrain vague de La Chapelle (Paris) en 1986 et 19875. Les compilations Rapattitude 1 et 2 contribuèrent également à le faire connaître. Mais c’est au début des années 1990 que le hip hop connaît un large succès public à la scène et au disque, dont il deviendra un acteur majeur, grâce à l’intervention de groupes comme Suprême NTM, IAM, Assassin, Little MC, Ministère A.M.E.R., Sages Poètes de la Rue ou encore MC Solaar qui sortent leurs premiers disques.

Le rap le plus commercial élargit encore sa popularité notamment par le biais des radios. La radio Skyrock qui se surnomme la « radio officielle » du rap, suivie par la radio Générations 88.2 localisée sur l’Île-de-France, proposeront des programmations rap, RnB et hip hop ainsi que des émissions animées par les acteurs du paysage hip hop français. Certains voient dans l’intérêt porté par les médias « dominants » une récupération mercantile et politique. Cependant, des artistes restent basés sur les principes premiers du hip-hop, proche du mouvement originel venu de New York, en proposant des produits dit Old-School, en marge du circuit actuel (Oxmo Puccino, Akhénaton, Dr Jazz, Rocé, SI, etc.).

Actuellement, le hip hop est bien ancré en France avec notamment une importante rencontre de danses hip hop, le Juste Debout, qui s’est déroulée, pour sa 10e édition, à Paris Bercy le 13 mars 2011, le Orléans Hip-Hop Contest ou le Hip Hop International Championship d’Orléans qui se sont déroulés en avril 2011 dans la cité Johannique. De même, habituellement organisé en Allemagne, le Battle of the Year International 2010 s’est déroulé à l’Arena de Montpellier.Et le 5 et 6 octobre se déroulera le « Battle de Meaux » réunissant de grand groupe international.

L’Union Nationale du Sport Scolaire (UNSS) a organisé à Sarcelles en 2013, le premier championnat de France scolaire de danse hip-hop/battle en crew . Cet évènement a permis de regrouper 250 danseurs de toute la France, donnant aux enfants un évènement national pour se mesurer comme les grands.

Le hip hop français s’appuie également sur le streetwear. Royal Wear, lancée en 1999 par Sully Sefil puis Com8 de Joey Starr ont longtemps été les fers de lance du streetwear français.

Paradoxalement, bien que regroupant des artistes comptant parmi les plus importants vendeurs (Booba, Rohff, La Fouine …), le rap souffre d’une image négative en France. Il est peu représenté dans les médias traditionnels hormis par certains artistes « politiquement corrects » ( MC Solaar, Soprano, … ).

source : wikipedia